Le Vésinet

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Nous avons recherché une beauté inconnue, trouvée dans la rencontre avec un lieu. Il s’agit d’un projet de logements, dans le parc Princesse du Vésinet, le parc de l’hôpital historique.

Notre dessin s’inscrit dans les enjeux de la cité-jardin du Vésinet : bâtir des grandes demeures composées avec le paysage, et ceux du parc Princesse : préserver la nature existante et s’y intégrer pour que la pièce majeure de la composition reste le bâtiment de l’hôpital. Nous avons dessiné des immeubles de faible emprise au sol, comme des grandes villas à plan carré, de hauteurs basses pour qu’ils s’intègrent à la frondaison des arbres. Ces immeubles se mêlent à ceux d’un autre atelier d’architecture, SOA, dans une composition naturaliste déduite par la conservation des arbres centenaires et des espaces de biodiversité. La couleur des architectures, comme une terre claire, dialogue avec celle de la pierre de l’hôpital, une couleur minérale qui se tait dans le paysage végétal.

Chacun des immeubles que nous avons dessiné s’écarte des arbres : l’un s’infléchit en forme de trapèze, l’autre organise ses étages en encorbellement pour limiter son occupation du sol et le troisième se plisse. L’immeuble qui se plisse est entouré de balcons filants qui s’élargissent aux angles et les deux autres disposent de loggias aux quatre angles. Le plan carré organise deux ou trois appartements par niveau chacun profitant au moins d’un angle et dessine des pièces rayonnantes avec, pour les immeubles à loggias, la rencontre de trois pièces aux angles : cuisine et séjour ou deux chambres qui se rencontrent autour d’une loggia.

Le Vésinet réunit un patrimoine éclectique d’architectures, où toutes les époques ont cultivé des pièces originales, comme autant de folies. Les nouveaux immeubles incarnent cette même valeur de liberté pour chaque architecte et chaque architecture. Elle est ici minérale, ordonnancée, rythmée verticalement de piles et horizontalement de bandeaux qui dessinent un caractère ornemental singulier pour chaque immeuble. Ce premier plan minéral fabrique une épaisseur protectrice pour les espaces extérieurs : les piles ou les allèges organisent des cadrages horizontaux ou verticaux sur le paysage. Des grandes menuiseries en bois toute hauteur s’intègrent entre les éléments de la construction.

Le dessin ordonnancé permet de construire les façades entièrement préfabriquées pour limiter l’impact de la construction sur le site et maîtriser la dépense de matière. Les détails de l’architecture ont été pensés pour intégrer le chemin de l’eau aux éléments architecturaux, des cunettes et des rejets d’eau sont réservés dans les pièces préfabriquées en béton sablé des façades. Cette pensée constructive qui assemble des grandes pièces vise la solidité de trois architectures destinées à traverser le temps et à accueillir les traces de ce milieu forestier. Cette recherche tend à exprimer une forme d’abstraction, qui donne sa noblesse à la géométrie et assure la pérennité et la frugalité d’immeubles où construction et architecture sont une seule chose.

Maîtrise d'ouvrage : OGIC

Maîtrise d'oeuvre :
Lambert Lénack, Agence TER, SOA architectes

Bureaux d'études techniques:
Elithis, VPEAS, Benefficience, Be Nat' 

Entreprise de construction :
Eurobat 

Préfabricant :
Decomo

Directeur de projet :
Jean-Baptiste Bouvet

 

 

Surface : 4 700 M²

Coût : 11.2 M€

Misson complète

Livré en 2023

© Images  :
Giaime Meloni 
Salem Mostefaoui

BY STUDIOBW